Les collaborateurs de Laemmle parle
De nouveaux fûts pour un élan pérenne
12 mai 2023 agvs-upsa.ch – Le changement de nom de Panolin, désormais dénommée Laemmle Chemicals AG, a fait du bruit dans le monde des produits pétroliers et des lubrifiants. L’entreprise familiale de l’Oberland zurichois reste-t-elle fidèle à elle-même malgré ces changements et la nouvelle marque Roxor ? Nous nous sommes rendus à Madetswil et avons parlé avec des collaborateurs.
Après respectivement 32 ans et un an seulement chez Laemmle Chemicals, Roger Schwender (à g., directeur de production) et Selin Mancini (marketing) semblent à l’aise avec la nouvelle marque Roxor. Photo : médias de l’UPSA.
tpf. Du nouveau dans les produits pétroliers et les lubrifiants. Quand elle se nommait Panolin déjà, la société Laemmle Chemicals avait une réputation sympa, la famille Lämmle prenant les produits et les clients très au sérieux tout en restant décontractée. Le changement de nom ne semble pas avoir freiné cet élan. Lors de notre visite à Madetswil (ZH), nous sourions face à l’auto-dérision des inscriptions « The Boss » et « The Legend », qui côtoient la nouvelle ligne de produits Roxor et Polyston, de la filiale Fripoo Produkte AG, sur les tapis à l’entrée des bureaux.
Plus tard, lorsque nous photographions deux collaborateurs, ils blaguent joyeusement, déchirent les slogans tandis qu’un collègue juché sur son chariot élévateur s’immisce dans la photo en riant. C’est du Lämmle, en live. Non que Laemmle Chemicals (qui, si l’on compte la société Fripoo de Greeningen (ZH), ville toute proche, compte 90 employés) ait du temps à revendre. Le magasin bourdonne d’activité, d’autant qu’à Madetswil, outre Roxor, on fabrique des produits Panolin pour Shell. Les collaborateurs sont presque tous originaires de la région, comme Roger Schwender, responsable de la production. C’est lui le chef de cuisine de l’huile. Originaire de Turbenthal (ZH), presque au bout de la rue, Roger Schwender, la poignée de main ferme, se remémore : « Cela fait 32 ans ! Mes patrons actuels étaient enfants lorsque je les ai connus. »
Le maître d’œuvre des mélanges d’huile : Roger Schwender s’occupe de la production de la gamme Roxor. Photo : médias de l’UPSA.
Dans l’entreprise familiale, la critique est de mise.
Comment a-t-il réagi en apprenant que, bien que l’usine ne soit pas vendue, la marque Panolin l’était ? « Cela a été un coup dur ! », commente Schwender. Vue latérale du rédacteur d’AUTOINSIDE face au co-CEO Silvan Lämmle, l’un des trois Lämmle à l’étage de la direction, avec Sarah Mohr-Lämmle (co-CEO) et le chef du conseil d’administration Christian Lämmle. Dans les entreprises « normales », il arrive qu’un patron réprimande, intervienne, proteste ou relativise face à une telle sortie devant les médias. Et ici ? Rien. Silvan Lämmle sourit, Roger Schwender parle à cœur ouvert. « Ici, il n’y a pas d’hypocrisie », confirme Schwender, « on est pris au sérieux et on a le droit à la critique. Je ne suis pas un numéro. Je suis Roger. Et quand tu ne vas pas bien, les Lämmle s’occupent de toi. » La famille a « toujours recherché le dialogue et expliqué les raisons », se félicite Roger Schwender. « En soi, rien ne change, nous fabriquons les mêmes produits et nous voulons des clients satisfaits. D’ailleurs, ce n’est pas le premier changement de nom depuis 1949 ! Je dis juste un mot : Raffinerie Russikon ! » L’employé de 58 ans rit, redevient pensif, puis ajoute : « Mais je suis très fier de travailler chez Laemmle Chemicals. »
Branding : Selin Mancini examine ici des échantillons des nouveaux articles de merchandising Roxor. Photo : médias de l'UPSA
Une série interminable de changements
En tant que visiteur, on se surprend aussi, par habitude, à prononcer le mot commençant par p et qui sera interdit à l’avenir chez Laemmle Chemicals pour des raisons juridiques : « Panolin ». « Au début, c’était pareil pour nous », remarque joyeusement l’une des deux employées du marketing, Selin Mancini. Lors de notre visite fin mars, les derniers travaux de rebranding battent leur plein. Ce travail titanesque a pour épicentre le bureau de Selin Mancini. Originaire de Volketswil (ZH), cette pétillante spécialiste du marketing de 29 ans a quitté Amag et atterri il y a environ un an dans une entreprise souhaitant se réinventer tout en restant fidèle à elle-même. « Lorsqu’on envisage le rebranding, on pense d’abord : fût d’huile, enseignes, papier à en-tête. Puis viennent à l’esprit : cartes de visite, manuels, voitures, Google Maps, tasses à café, calendriers, vêtements de travail, et j’en passe. Nous avons formé des équipes internes pour ne rien oublier. » Selin Mancini rit, en ajoutant : « Quand on a terminé, on découvre que le wi-fi porte encore l’ancien nom. » Selin Mancini vérifie les échantillons des articles de merchandising Roxor, visiblement soulagée par l’arrivée dans les prochains jours des nouvelles bâches pour les cinq camions de la maison.
Il manque encore l’étiquetage des portes, mais voici ce à quoi ressembleront les camions Laemmle / Roxor à l’avenir. Photo : Laemmle Chemicals
Un cauchemar interminable, ce changement de nom ? « Non », souligne madame Mancini. « C’est beaucoup de travail, certes, mais c’est un job de rêve ! Je suis ici depuis moins d’un an et je m’occupe du changement d’identité de l’entreprise et du produit : c’est passionnant en termes de marketing et même, je dirais, carrément génial. D’autant que le nom de l’entreprise, de la marque et les stratégies marketing sont différenciés : un vent nouveau souffle sur Roxor, notre marque d’huile pour moteurs et boîtes de vitesse, d’huiles hydrauliques et de lubrifiants minéraux. D’où le slogan de Roxor : Swiss Oil in Motion ! Nous sommes tournés vers l’avenir, innovants et durables. Cependant, nous avons veillé à ce que rien ne change pour les clients : le nom est nouveau, mais les têtes et le contenu ne changent pas. » Que dit « la nouvelle » du climat au sein de l’entreprise ? « Ici, on est vraiment accueillis dans une famille », répond Selin Mancini, « on pense équipe. Bien sûr, le directeur a des exigences, mais surtout il encourage et laisse une marge de manœuvre. C’est pourquoi, malgré l’incertitude initiale, tout le monde est resté. » Encore une caractéristique des Lämmle. »
vers le haut
Après respectivement 32 ans et un an seulement chez Laemmle Chemicals, Roger Schwender (à g., directeur de production) et Selin Mancini (marketing) semblent à l’aise avec la nouvelle marque Roxor. Photo : médias de l’UPSA.
tpf. Du nouveau dans les produits pétroliers et les lubrifiants. Quand elle se nommait Panolin déjà, la société Laemmle Chemicals avait une réputation sympa, la famille Lämmle prenant les produits et les clients très au sérieux tout en restant décontractée. Le changement de nom ne semble pas avoir freiné cet élan. Lors de notre visite à Madetswil (ZH), nous sourions face à l’auto-dérision des inscriptions « The Boss » et « The Legend », qui côtoient la nouvelle ligne de produits Roxor et Polyston, de la filiale Fripoo Produkte AG, sur les tapis à l’entrée des bureaux.
Plus tard, lorsque nous photographions deux collaborateurs, ils blaguent joyeusement, déchirent les slogans tandis qu’un collègue juché sur son chariot élévateur s’immisce dans la photo en riant. C’est du Lämmle, en live. Non que Laemmle Chemicals (qui, si l’on compte la société Fripoo de Greeningen (ZH), ville toute proche, compte 90 employés) ait du temps à revendre. Le magasin bourdonne d’activité, d’autant qu’à Madetswil, outre Roxor, on fabrique des produits Panolin pour Shell. Les collaborateurs sont presque tous originaires de la région, comme Roger Schwender, responsable de la production. C’est lui le chef de cuisine de l’huile. Originaire de Turbenthal (ZH), presque au bout de la rue, Roger Schwender, la poignée de main ferme, se remémore : « Cela fait 32 ans ! Mes patrons actuels étaient enfants lorsque je les ai connus. »
Le maître d’œuvre des mélanges d’huile : Roger Schwender s’occupe de la production de la gamme Roxor. Photo : médias de l’UPSA.
Dans l’entreprise familiale, la critique est de mise.
Comment a-t-il réagi en apprenant que, bien que l’usine ne soit pas vendue, la marque Panolin l’était ? « Cela a été un coup dur ! », commente Schwender. Vue latérale du rédacteur d’AUTOINSIDE face au co-CEO Silvan Lämmle, l’un des trois Lämmle à l’étage de la direction, avec Sarah Mohr-Lämmle (co-CEO) et le chef du conseil d’administration Christian Lämmle. Dans les entreprises « normales », il arrive qu’un patron réprimande, intervienne, proteste ou relativise face à une telle sortie devant les médias. Et ici ? Rien. Silvan Lämmle sourit, Roger Schwender parle à cœur ouvert. « Ici, il n’y a pas d’hypocrisie », confirme Schwender, « on est pris au sérieux et on a le droit à la critique. Je ne suis pas un numéro. Je suis Roger. Et quand tu ne vas pas bien, les Lämmle s’occupent de toi. » La famille a « toujours recherché le dialogue et expliqué les raisons », se félicite Roger Schwender. « En soi, rien ne change, nous fabriquons les mêmes produits et nous voulons des clients satisfaits. D’ailleurs, ce n’est pas le premier changement de nom depuis 1949 ! Je dis juste un mot : Raffinerie Russikon ! » L’employé de 58 ans rit, redevient pensif, puis ajoute : « Mais je suis très fier de travailler chez Laemmle Chemicals. »
Branding : Selin Mancini examine ici des échantillons des nouveaux articles de merchandising Roxor. Photo : médias de l'UPSA
Une série interminable de changements
En tant que visiteur, on se surprend aussi, par habitude, à prononcer le mot commençant par p et qui sera interdit à l’avenir chez Laemmle Chemicals pour des raisons juridiques : « Panolin ». « Au début, c’était pareil pour nous », remarque joyeusement l’une des deux employées du marketing, Selin Mancini. Lors de notre visite fin mars, les derniers travaux de rebranding battent leur plein. Ce travail titanesque a pour épicentre le bureau de Selin Mancini. Originaire de Volketswil (ZH), cette pétillante spécialiste du marketing de 29 ans a quitté Amag et atterri il y a environ un an dans une entreprise souhaitant se réinventer tout en restant fidèle à elle-même. « Lorsqu’on envisage le rebranding, on pense d’abord : fût d’huile, enseignes, papier à en-tête. Puis viennent à l’esprit : cartes de visite, manuels, voitures, Google Maps, tasses à café, calendriers, vêtements de travail, et j’en passe. Nous avons formé des équipes internes pour ne rien oublier. » Selin Mancini rit, en ajoutant : « Quand on a terminé, on découvre que le wi-fi porte encore l’ancien nom. » Selin Mancini vérifie les échantillons des articles de merchandising Roxor, visiblement soulagée par l’arrivée dans les prochains jours des nouvelles bâches pour les cinq camions de la maison.
Il manque encore l’étiquetage des portes, mais voici ce à quoi ressembleront les camions Laemmle / Roxor à l’avenir. Photo : Laemmle Chemicals
Un cauchemar interminable, ce changement de nom ? « Non », souligne madame Mancini. « C’est beaucoup de travail, certes, mais c’est un job de rêve ! Je suis ici depuis moins d’un an et je m’occupe du changement d’identité de l’entreprise et du produit : c’est passionnant en termes de marketing et même, je dirais, carrément génial. D’autant que le nom de l’entreprise, de la marque et les stratégies marketing sont différenciés : un vent nouveau souffle sur Roxor, notre marque d’huile pour moteurs et boîtes de vitesse, d’huiles hydrauliques et de lubrifiants minéraux. D’où le slogan de Roxor : Swiss Oil in Motion ! Nous sommes tournés vers l’avenir, innovants et durables. Cependant, nous avons veillé à ce que rien ne change pour les clients : le nom est nouveau, mais les têtes et le contenu ne changent pas. » Que dit « la nouvelle » du climat au sein de l’entreprise ? « Ici, on est vraiment accueillis dans une famille », répond Selin Mancini, « on pense équipe. Bien sûr, le directeur a des exigences, mais surtout il encourage et laisse une marge de manœuvre. C’est pourquoi, malgré l’incertitude initiale, tout le monde est resté. » Encore une caractéristique des Lämmle. »
vers le haut
Ajouter un commentaire
Commentaires